Finale 28 Mai 1975
Parc des Princes Paris
La vingtième finale de la Coupe d'Europe a été offerte à Paris par l'Union Européenne, en hommage à l'idée française de création de l'épreuve. En hommage aussi à la première finale qui opposait, en 1956, le glorieux Stade de Reims au prestigieux Real Madrid. C'était le temps de Kopa, Jonquet, Di Stefano, Gento. C'était presque le temps du cinéma muet. Mais que le football était beau et le coup de pied joyeux en ces vertes années européennes ! La finale 1975 oppose Bayern de Munich à Leeds United, deux champions des deux plus puissants pays de football du continent. Il a fallu attendre vingt ans cette finale germano-anglaise qui semble pourtant couler de source. C'est que ces deux pays, et surtout l'Angleterre, n'ont pas cru les premiers, et autant que les Latins, au succès d'une épreuve qui subjugue des millions d'hommes. On attend monts et merveilles de ce Bayern-Leeds : les matches entre Allemands et Anglais ont toujours fait des étincelles et des bulles de toutes les couleurs. Souvenez-vous de la finale de Coupe du Monde 1966, du match de Léon en 1970 et du formidable quart de finale de Coupe d'Europe des Nations en 1972!
Parc des Princes Paris
La vingtième finale de la Coupe d'Europe a été offerte à Paris par l'Union Européenne, en hommage à l'idée française de création de l'épreuve. En hommage aussi à la première finale qui opposait, en 1956, le glorieux Stade de Reims au prestigieux Real Madrid. C'était le temps de Kopa, Jonquet, Di Stefano, Gento. C'était presque le temps du cinéma muet. Mais que le football était beau et le coup de pied joyeux en ces vertes années européennes ! La finale 1975 oppose Bayern de Munich à Leeds United, deux champions des deux plus puissants pays de football du continent. Il a fallu attendre vingt ans cette finale germano-anglaise qui semble pourtant couler de source. C'est que ces deux pays, et surtout l'Angleterre, n'ont pas cru les premiers, et autant que les Latins, au succès d'une épreuve qui subjugue des millions d'hommes. On attend monts et merveilles de ce Bayern-Leeds : les matches entre Allemands et Anglais ont toujours fait des étincelles et des bulles de toutes les couleurs. Souvenez-vous de la finale de Coupe du Monde 1966, du match de Léon en 1970 et du formidable quart de finale de Coupe d'Europe des Nations en 1972!
Entre ces cousins germains, il existe une similitude de style qui accentue encore l'opposition des forces. La vigueur, l'engagement, l'opiniâtreté, la générosité sont tout autant allemands qu'anglais. Quand ces deux footballs s'affrontent, les coups pleuvent de tous côtés jusqu'à plus soif et généralement jusqu'à l'effondrement de l'un des deux combattants. Ajoutons à cela qu'à leurs traditionnelles qualités athlétiques et morales, Allemands et Anglais possèdent aujourd'ui une richesse d'expression technique qui n'a plus rien à envier aux Latins. C'est pour tout cela que Bayern et Leeds se retrouvent le 28 mai 1975 au Parc des Princes sur une pelouse qui a subi une véritable « cure Bogomoletz » de rajeunissement. On sait que cette pauvre pelouse en avait bien besoin. De monts et merveilles, point on ne voit.
On sait rapidement, au contraire que le match ample et offensif qu'on attend de deux équipes également ambitieuses, n'aura pas lieu et que ce sera « l'assaut impétueux de la mer contre la digue, du bélier contre le béton ». On admet mal que le Bayern ne peut être autre chose que ce qu'il est sous peine d'en mourir aussitôt. On rêve donc à Leeds, à son football de panache et de frénésie. Le cœur du Parc ne bat que pour l'équipe anglaise. Yorath, le géant gallois, récite malheureusement Shakespeare à sa manière : « Qu'est-ce que l'honneur ? Un mot. Qu'est-ce que ce mot, honneur ? De l'air. » Yorath donc, couche dès la 4e minute son adversaire Andersen, d'un traître coup de pied assassin. La finale, avant même d'avoir réellement commencé, ne peut plus être ce qu'elle aurait pu être. Le public de Paris ne peut plus aimer ni ce Leeds-là, ni ce match-là !' Et l'arbitre français M. Kitabdjian, on s'en aperçoit dans l'instant, n'est pas le juge qu'il faudrait dans cette féroce bataille, puisqu'il ne sévit même pas contre Yorath.
La première mi-temps est toute à l'avantage de Leeds dans ce match chargé de puissance terrifiante. L'équipe anglaise, enfin, joue au football et l'on retrouve la formation que l'on connaît bien avec Jonny Giles et Billy Bremner comme inspirateurs, Joe Jordan en formidable oiseau, et Peter Lorimer chargé de dynamite. L'enthousiasme et l'élan des champions d'Angleterre sont impressionnants mais leur imagination et leur art de l'improvisation fort limités. Leeds, une nouvelle fois, a la subtilité de l'éléphant et du char d'assaut réunis. Le Bayern lui, a remplacé la beauté du geste et l'audace d'antan par la combativité, l'engagement physique et l'énergie farouche. La métamorphose de Beckenbauer est celle du Bayern qui a adapté son souci de défendre à un style collectif où la conservation du ballon est élevée à la hauteur d'une institution.
On croirait voir jouer une formation argentine ou uruguayenne, habile dans l'art de « geler le ballon » et de casser le jeu. Mais malgré toute sa volonté, le Bayern (qui va perdre Hoeness, blessé, à la 38e minute), est archi-dominé. Il devrait être mené à la marque lorsque, à la 36e minute, Beckenbauer n'a d'autre ressource que de faucher Clarke sous les yeux grossissants des caméras et des appareils photographiques. « II n'y avait pas penalty » dira plus tard M. Kitabdjian, au mépris de l'évidence. Et Leeds devrait mener 2-0 lorsque Lorimer, à la 67e minute, propulse le ballon à une vitesse supersonique dans les filets de Maier. « Hors-jeu de Bremner, Jordan et Clarke » dit M. Héliès, l'un des juges de touche, M. Kitabdjian annulant le but qu'il avait préalablement accordé. « Sans discuter sur la position de hors-jeu des joueurs anglais, dit Albert Batteux, celle-ci avait-elle une réelle influence sur l'action, en regard de la beauté et de la légimité morale du but de Lorimer ? Dans l'arbitrage, l'esprit compte parfois autant que la lettre. »
Pour Leeds, pour ses supporters qui ont fait le voyage de Paris, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Un énorme sentiment d'injustice et de révolte les envahit. Mais ils croient encore à la victoire de Leeds. Quand leur gardien Stewart, que l'on croyait invincible, se laisse tromper par un tir heureux de Roth, et que le Bayern mène 1-0, ils perdent alors toute retenue. Arrachant les sièges en plastique, ils en bombardent les policiers en survêtement : scènes d'une extrême violence que l'on a déjà vues, malheureusement, à Rotterdam et ailleurs, importées par les « hooligans » britanniques. Sur le terrain, le chat du Bayern dévore la souris blanche de Leeds. Gerd Muller a bondi de l'ombre pour marquer l'un de ces buts dont le Muller d'hier avait le secret. Le Bayern est champion, le Bayern garde sa Coupe et tout le football est triste. Désastreuse et incroyable soirée dont se souviendra longtemps Paris ! écrit l'Equipe. On peut tout condamner pêle-mêle. Le réalisme féroce du jeu. La volonté défensive impudemment étalée par le Bayern Munich pendant quatre-vingt dix minutes. L'effort admirable mais inutile et aveugle de Leeds. La faiblesse d'un arbitre français dont deux décisions capitales desservirent la cause de Leeds et celle du football. Et, par dessus tout cela, l'inqualifiable attitude des « supporters » anglais, transformant cette fête du football européen et cet anniversaire d'une compétition dont nous étions si fiers deux heures auparavant, en bagarres sordides, en violences dégradantes, en fureur et en folie. Vingt ans de Coupe d'Europe pour en arriver là !...
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Leeds United: Stewart, Reaney, F. Gray, Bremner, Madeley,
Hunter, Lorimer, Clarke, Jordan, Giles, Yorath (E.Gray)
(manager: Armfield)
Hunter, Lorimer, Clarke, Jordan, Giles, Yorath (E.Gray)
(manager: Armfield)
Bayern Munich: Maier, Andersson (Weiss), Durnberger,
Schwarzenbeck, Beckenbauer, Zobel, Torstensson, Roth,
Miiller, Hoeness (Wunder), Kapellmann (manager: Cramer)
(Roth 72, Muller 82)
Bravo twb22, encore une formidable trouvaille et une remarquable qualité...il y avait bien la version française ESPN avec commentaire d'époque mais elle était amputée de 5 minutes par mi-temps...alors une fois de plus "grand merci à toi".
ReplyDeleteJarobegusi.
Il y avait plusieurs versions mais celle ci est bien.
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