Gary Lineker remporte en 1985 la première place au classement des buteurs et rentre ainsi dans la légende des Coupes du Monde avec à la clé ce magnifique contrat pour Barcelone.Arriver en Espagne précédé d'une telle notoriété est une gageure quel que soit le talent du joueur en question. Le difficile mais enthousiaste public catalan n'est pas patient. L'enfant chéri du Nou Camp, Bernd Schuster, étant de plus en indélicatesse avec les dirigeants, l'intégration d'un élément nouveau et étranger de surcroît est risquée. Acheté en même temps que Mark Hughes (ex-Manchester United), Gary Lineker devait pourtant se faire accepter assez rapidement. Avec toute une équipe travaillant pour permettre aux deux attaquants de se trouver dans les meilleures dispositions pour marquer c'est la tactique de Venables l'entraîneur de Barcelone Gary s'est senti obligé de réussir. Malgré le réalisme de Hugo Sanchez l'avant centre du Real Madrid, Lineker se maintient dans les tout premiers du classement des buteurs ce qui permet ainsi à son équipe d'être en tête du championnat à fin novembre. Et comme toujours en pareil cas, les supporters ne jurent plus que par Gary.
Tout se liguait contre lui pourtant. Jusqu'aux avocats de Schuster qui tentèrent de prouver que le contrat de l'Anglais était illégal et que l'Allemand devait jouer. Ce genre de sujet n'intéresse pas Lineker, triste par ailleurs de ne pas avoir à ses côtés Steve Archibald un garçon dont il apprécie le jeu tout particulièrement. Bien dans sa peau, Gary glisse sur les critiques. Désormais bien installé dans la capitale de la Catalogne — il vient de trouver une maison à dix minutes du stade et quinze de la mer — il aime le soleil et sa nouvelle vie lui plaît. Jeune marié {avec Michelle) il ne pense pas que la vie depuis deux ans a été trop rapide. Il compte beaucoup emmener le F.C. Barcelone au titre de champion, bien entendu. Il y a également la Coupe U.E.F.A. avec au prochain tour les Allemands de Uerdingen après une difficile qualification contre les Albanais de Flamurtari et les Portugais du Sporting. Il y a enfin le Championnat d'Europe des Nations avec la sélection anglaise : « J'ai même réussi à obtenir de Venables le droit de participer aux matches amicaux de mon équipe nationale. Le football anglais doit regagner des titres. »
Gary n'est pas le genre à se poser des questions. La réalité est bien plus belle que ses rêves d'enfant. Il a atteint le sommet, il ne lui reste plus qu'à s'y maintenir. Longtemps soutenu par ses parents (« Je leur dois tout »), joueur très correct (« Je n'ai eu aucun carton en sept saisons de professionnalisme»), il est confronté chaque semaine au rugueux football espagnol. « Quelle différence avec l'Angleterre. Il faut que je m'habitue au marquage individuel, au libero, au jeu méchant, aux critiques de la presse. C'est vraiment un autre monde. ». D'un gabarit solide (74 kg pour 1,76 m), Gary n'a pas sur le terrain un style d'avant centre britannique. Il est plutôt l'homme e la surface de réparation. Très rapide, vif, c'est surtout son opportunisme qui fait sa force. Toujours bien placé, il sent le bon ballon de but. Joueur de pointe, il ne faut pas le quitter d'une semelle, sinon... Il ne touche pas souvent la balle mais il fait mouche presque à chaque coup. Que voulez-vous demander de plus à un avant-centre ?
A tribute to England Football's striker captain Gary Lineker.
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