Monday, October 14, 2024

Euro 1996 England Germany


26 juin 1996
Wembley Londres

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Quel contraste ! Autant la demi-finale de la France fut ennuyeuse, autant celle-ci porta en elle tous les germes de l'emotion et du suspens. Ce fut un match pur et ardent, sans temps mort, un match dont les acteurs n’avaient pour seule obsession que de forcer les portes du destin. Ce fut beau et sublime. Un combat de géants gorgé de passion et d'ardeur où Ton ne mesure ni ses efforts ni son courage. Un morceau de bravoure footballistique qui aurait été digne d’une finale. Il constitua, d’ailleurs, le sommet véritable de cet Euro 96. Comment aurait-il pu en être autrement ? Il y a tant de contentieux et de comptes à régler entre ces deux équipes, tant de rancœur et de haine à peine voilée entre ces deux nations, que leur affrontement relevait un peu de la mobilisation générale et de l'appel au peuple. Wembley déborde, en effet, d’une rage à peine contenue par un public qui fait abondamment référence au passé pour siffler son hostilité au moment de l’hymne germanique. La ferveur est intense et il faut aux Allemands une bonne dose de courage et de philosophie pour demeurer sourds aux invectives... 


Car c’est un véritable raz-de-marée, une sorte de typhon aux couleurs grisâtres, qui les secoue violemment dès l’ouverture des hostilités. Contrastant avec la teinte plutôt terne du tissu dans lequel on a taillé leurs tuniques, les Anglais éclaboussent de santé et de vigueur. Dès la 2e minute, Paul Ince, le milieu de terrain de l'inter de Milan, adresse un boulet que Kopke détourne en corner. C’est Gascoigne qui le tire en s’appliquant. La suite relève du surnaturel. Adams se hisse pour prolonger la balle dans le paquet, et Shearer déboule soudainement comme un taureau fougueux pour percuter le ballon de la tête dans la cage de Kopke. Il n'y a pas trois minutes que l’on joue et l'Angleterre a déjà frappé. Il faut alors aux Allemands un sens inné de l'organisation et une conviction profonde pour contenir les assauts d'une équipe anglaise survoltée. Celle-ci se repose sur un système qui lui convient particulièrement avec un milieu de terrain riche et actif (Platt, Ince, Anderton, 


Gascoigne et McManaman), une défense à trois (Southgate, Adams et Pearce), et son aigle à deux têtes (Sheringham et Shearer) sur tout le front de l'attaque. Les Allemands, privés de Jürgen Klinsmann, leur leader naturel blessé, ont jeté dans la bataille le « vieux » Stefan Kuntz (33 ans), buteur du Besiktas d’Istanbul. Mais c’est toujours la tignasse rousse du phénoménal Matthias Sammer que l’on aperçoit aux quatre coins du terrain en train d'ordonner la manœuvre. Petit à petit, l'Allemagne relève le défi. Elle s’ébroue, s’organise, et jette les premières bases de la contre-offensive. Ainsi, à la 15e minute, Moller lance astucieusement Thomas Helmer sur le flanc gauche. Le centre parfait du défenseur du Bayern de Munich surprend toute l'arrière-défense britannique, mais pas Kuntz qui se jette à la façon d’un Gerd Muller ressuscité pour marquer juste sous la moustache de David Seaman. C’est superbe. Le jeu s’équilibre alors entre une sélection anglaise qui varie les plaisirs, se forçant à toujours jouer en mouvement et une formation allemande appliquée, solidaire, et faisant preuve d’une rare maturité. Un coup à toi, un coup à moi. Le ballon vole de place en place, d’un camp à l’autre. Tout le monde est sollicité. Et à des tentatives de Sheringham (30e), de Shearer (43e) ou de Gascoigne (60e et 70e), les Allemands répliquent par Helmer (59e) et par Scholl, pas toujours bien inspiré, qui finit par céder sa place au petit Hassler, beaucoup plus actif. 


S’il semble inutile de revenir sur le côté intense et spectaculaire de cette partie, sur l’énergie de ses acteurs, sur la détermination et le courage de chacun, on peut en revanche signaler que la prolongation n’altérera en rien leur rêve éveillé de conquête. Toujours la même flamme et le même entrain. On se moque bien ici de cette mort subite qui en a paralysé plus d’un. Sans calculer, on se rue vers la victoire pour se préserver de la fatalité des tirs au but. Et chacun aurait pu y prétendre : les Anglais avec ce tir d’Anderton sur le poteau ou ce rush de Gascoigne, les Allemands avec un but de Kuntz refusé par l’arbitre (la seule fausse note de ce match), ou ce tir de Ziege. Une prolongation somptueuse, gigantesque, qui restera longtemps gravée dans les mémoires et dont on peut seulement déplorer qu’elle ne réglera rien. Cette fois encore, les tirs au but devront faire la différence. Mais ils avaient une toute autre saveur que dans les autres matches de l’Euro. Et quand, à cinq partout, Kopke repousse la frappe de Southgate, personne ne peut affirmer qu’il a failli à sa mission. Bien que les pleurs soient pour l’Angleterre et la revanche de 1966 pour l’Allemagne. 













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