QUART DE FINALE
9 Juillet 1994
Foxboro Stadium
. « Un match de muerte », avait pronostiqué Luis Suarez, ancien Grand d’Espagne, en évoquant l’affrontement de Boston entre l’Italie et l’Espagne. Le choc de deux cultures issues de la même source latine, l’opposition de deux styles, mais un curieux maelstrôm de fierté et d’orgueil entre des Italiens pendus à leur réputation et des Espagnols accrochés à leur savoir. La rencontre a la saveur moite et poignante des grandes tragédies. Entre l’Italie qui attend et l’Espagne qui craint que le piège tendu par l’autre se referme définitivement sur elle, s’installe cette espèce de suspicion réciproque proche de l’inquiétude. D’ailleurs, l’incertitude plane durant près d’une demi-heure, le temps que Dino Baggio ajuste une frappe superbe de rectitude qui troue tout le système défensif ibérique. Coupable de légèreté, suspecte de lâcheté, la défense espagnole ne doit s’en prendre qu’à elle- même. Elle méditera longtemps sur cette faute d’inattention avant que Caminero, au bout d’une heure de jeu indécise, ne redonne à la rencontre un aspect équitable, plus conforme à la logique. A ce moment-là, l’Espagne fait preuve à la fois d’intelligence et de force et l’Italie n’en mène pas large. L’Espagne, qui s’ébroue ainsi qu’un gros animal décidé, devine que sa rivale est minée par l’inquiétude. Elle ose avec Goikoetxea, avec Hierro, ce qui était impensable en première mi-temps. Et Salinas, remplaçant au masque tragique, rate l’estocade (82e) qui permet à la Squadra Azzurra de croire encore et toujours à sa bonne étoile.
Comme face au Nigeria, le bonheur et la délivrance italiens passeront par les pieds de Roberto Baggio, génie ressuscité, qui veille patiemment sur la survie de son équipe. Plus que deux minutes à jouer, un contre de Berti pour Signori et une balle pour l’homme au catogan, qui déstabilise toute l’Espagne. Le tir victorieux de Baggio fait hurler de bonheur le peuple italien tandis que la Squadra est emportée par la beauté d’une terrible joie sauvage. Et Baggio savoure le délice d’avoir donné la mort. Comme le matador !
FR Didier
WC.1994.Ita.Esp.twb22.mp4
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pass divinocordino
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