Demi-finales Retour
24 Avril 1991
Stade Vélodrome
Qui peut en douter encore ? La finale de Bari ne peut plus échapper à l’Olympique de Marseille. Le résultat de Moscou a, en effet, tué tout suspens. Il y a pourtant ce match à jouer contre les novices moscovites alors que, pendant toute la journée, des bandes de supporters hilares, déguisés en sacs poubelle, se sont répandus depuis le Pharo jusqu’à la Porte d’Aix pour célébrer la qualification. Sans même attendre le verdict du Stade Vélodrome. A quoi bon ? En trente-cinq ans de Coupe d’Europe on n’a jamais vu un demi-finaliste, vainqueur d’abord à l’extérieur par deux buts d’écart, être privé de la finale. Jamais. Hors de question que l’OM soit celui-là.
D’ailleurs, la jeune classe du Spartak ne se croit pas capable elle-même de bouleverser le cours des événements. Oleg Romantsev, au sortir du Stade Lénine à Moscou, avait promis le tonnerre de ses anges. Alors, à Marseille, on attend mais on ne voit rien venir. Pas la moindre tactique ambitieuse, pas le moindre soupçon d’initiative collective, pas de plan de bataille structuré. Rien. Surtout que Romantsev a décidé, pour la deuxième fois en quinze jours, de se priver de son cerveau, Vassili Kuldov, pour lui faire tenir le rôle contre nature de chien de garde de Jean- Pierre Papin. Sans cervelle, mais avec des jambes, les Spartakistes ne peuvent pas espérer faire dérailler le convoi olympien. Celui-ci fait son bonhomme de chemin, sans prendre de risques, d’une allure assurée, sereine. D’abord, il prend soin que tout fonctionne. Derrière, le système fait merveille. Les démarrages de Radchenko sont torpillés tantôt par Mozer, tantôt par Casoni, et les remontées d’Ivanov sont toujours étranglées par l’étau du milieu. A partir de là, il n’y a pas à se triturer les méninges, il faut laisser faire les artistes. Place donc au trio magique Papin-Pelé-Waddle, juste pour régaler le public.
Chris Waddle, sans l’obsession d’un résultat à assurer, sans contrainte, en toute liberté comme il sait si bien le faire, commence son festival. Superbe, du grand art. Avec lui, tout devient beau. Ses pieds tiennent le pinceau qui fait vivre un patchwork de peintures figuratives. On ne s’en lasse pas. Même si cela ne fait pas avancer le jack-pot. Pour ça, il y a les deux autres, plus réalistes, moins idéalistes. 33e minute, Papin se sert de sa poitrine, comme du mur dans une partie de squash, à l’intention d’Abedi Pelé. Version provençale du Chasseur blanc, Cœur noir de Clint Eastwood. Le petit Ghanéen se fend d’un sourire en Cinémascope après son tir du gauche qui enterre loin au tréfonds des ténèbres les dernières espérances moscovites. Comme là-bas, il y a quinze jours, c’est Pelé qui ouvre le bal des maudits et scelle définitivement l’histoire. Faux match mais vrais bruits, faux événement mais vrai triomphe, le Stade Vélodrome ne boude pas son bonheur. Son OM, tel un gros matou, a mis sa patte griffue sur la rencontre, et cela le comble. Il ne manque que des buts, une avalanche de buts... Qu’à cela ne tienne. Dès la reprise des débats — il serait indécent de parler d’hostilités dans ce contexte-ci Chris Waddle entre en action. Cette fois, il empoigne les instruments de l’orfèvre pour ciseler un joyau de petite balle qui va rebondir sur le poteau avant que Basile Boli ne la pousse dans la cage de Cherchesov pour le deuxième but olympien de la soirée, le cinquième sur les deux matches. Il ne reste plus aux Soviétiques qu’à tuer le temps en faisant croire qu’ils ne sont pas seulement des blancs-becs immergés dans un noviciat pas encore achevé. Car, pour le reste, il y a belle lurette que même Igor Romantsev n’attend plus rien d’eux.
VF Manque debut
C1.1992.1993.Mars.SpartkMosc.twb22_5.VOB
1.1 Go
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C1.1992.1993.Mars.SpartkMosc.twb22_6.VOB
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