SLAVIA PRAGUE
Demis Finales Aller Retour
Pour les Girondins, le pari était osé. Il fallait confirmer que l’exploit réalisé contre Milan n’était pas seulement le fruit du hasard. Il fallait aussi pouvoir produire la même impression qu’à Lescure, tout en démontrant leur capacité d’évacuer la pression susceptible de ronger tout leur savoir. Enfin, il fallait encore appliquer la même méthode vieille de dix mois, depuis qu’ils se sont lancés en juillet 1995 à la conquête de l’Europe via la Coupe Intertoto. Il fallait enfin démontrer que leur marathon aux quatre coins du continent avait décuplé leurs ardeurs, et qu’après seize rencontres européennes ils étaient encore plus affamés qu’au début. Le festin de la finale, qui s’offre à eux, leur inspire maintenant plus d’envie que d’espoir car l’évidence fait qu’ils la méritent plus que quiconque. Et le Slavia de Prague ne paraît pas de taille, c’est vrai, à se dresser contre cette nouvelle ambition. Il a eu beau faire un sort au Racing Club de Lens, puis à l’AS Roma, il n’a pas pour autant l’étoffe d’un épouvantail. D'ailleurs, on sentira rapidement à Prague que ce Slavia se sent bien à l’étroit dans son habit de demi- finaliste. De plus, comme il a les idées courtes, il n’est pas étonnant de voir Bordeaux lui donner une véritable leçon de lucidité et de réalisme avec un Richard Witschge plus chef d’orchestre que soliste. Un seul but de Christophe Dugarry (9e) a paru bien dérisoire compte tenu de la parfaite maîtrise de la partie exercée par une équipe bordelaise où chacun parvient tant bien que mal à se hisser au niveau des leaders que sont Zidane, Witschge, Dugarry ou Lizarazu.
Le paradis s’offrait donc à eux à condition de garder jusqu’au bout le sens des réalités et du devoir. Et c’est bien ce qui plaît le plus dans ce groupe : sa cohésion et son état d’esprit. Quel que soit la dose de talent dont on dispose, on mouille son maillot comme tout le monde. Face à cette escouade de guerriers, où la technicité et l’habileté de certains peuvent éclabousser chaque action de jeu, le Slavia de Prague semble en manque d’inspiration. Il n’a ni les moyens techniques ni la force physique pour faire douter Zidane et ses compagnons. Ceux- là, c’est sûr, se shootent à l’Europe. Les voir si gaillards et si délurés sur la scène de l’UEFA rend plus triste encore le spectacle rempli de fadeur et de mélancolie qu’ils donnent en championnat. C’est comme ça, il a bien fallu s’y accoutumer... Et ce soir encore, c’est un bon Bordeaux qui nous est servi sur la nappe de Lescure. Un Bordeaux qui a du corps et de la jambe, un Bordeaux qui est dégusté avec ferveur par une foule de 30 000 personnes qui aurait tout aussi bien pu en compter 100 000.
Le Slavia donne le sentiment d’être impressionné par tant de maturité, de finesse, de savoir et de sérénité. Il n’ose même pas se hisser au niveau d’un adversaire qui prend le match dans ses mains comme un objet de luxe, avec envie et délicatesse. Et même s’il aura fallu attendre la 47e minute pour voir Tholot, précipitant en deux temps le ballon dans les filets tchèques, donner un grand coup de patine sur la rencontre, jamais les Girondins n’auront paru menacés. Quand cela se produit accidentellement (coup franc de Poborsky), c’est Huard qui finit par sauver la baraque. Bref, jamais le style presque brutal du Slavia ne parviendra à ébrécher l’honneur triomphant des
Girondins. Personne ne privera Bordeaux de sa finale. Le sixième club français à atteindre ce sommet n’est sans doute pas le moins valeureux, même s’il est sûrement le plus surprenant. C’est aussi une façon d’entrer dans l’Histoire.
Demi-finale aller
2 avril 1996
Stadion Evžena Rošického Prague
Slavia Prague : Stejskal - Lerch, Hysky (Hunal, 29e), Kozel, Novotny - Kristofik (Vavra, 46e), Bejbl, Smejkal (Stajner, 77e), Poborsky - Smicer, Vagner. Entr. : Pesice.
Bordeaux : Huard - Toyes, Dogon, Friis-Hansen, Lizarazu - Croci, Lucas, Zidane, Ri. Witschge - Dugarry, Bancarel (Jo. Fernandez). Entr. : Rohr.
Demi-finale retour
16 avril 1996
Parc Lescure Bordeaux
Bordeaux : Huard - Toyes, Dogon, Friis-Hansen, Lizarazu – Croci (Grenet, 78e), Lucas, Zidane, Ri. Witschge – Dugarry (Bancarel, 88e), Tholot (Dutuel, 81e). Entr. : Rohr.
Slavia Prague : Stejskal - Lerch, Penicka, Kozel, Hunal (Hysky, 73e) - Suchoparek, Kristofik (Stajner, 72e), Bejbl, Poborsky - Smicer, Vavra,. Entr. : Pesice.
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