Allez en Italie. N'importe où. Piémont ou Toscane. Lombardie ou Calabre. Sardaigne ou Vénétie. N'importe où : le premier stade de calcio que vous trouverez- Dans la foule colorée, choisissez au hasard un interlocuteur. Hypocritement, amadouez-le. Quelques basses flatteries sur son équipe préférée (« Bella squadra, he, bella squadra ! »), quelques compliments sur l'idole locale (« Untelli, stupendo giocatore, no?»). Quand vous le sentez prèt a elargir le débat, prononcez alors deux syllabes magiques (en « coulant » un peu le r) : «Roma?». Deux solutions : votre tifoso est un irréductible qui n'a d'yeux que pour les siens, et alors file vite a l'autre bout du stade. Ou bien il voit plus loin que le bout de sa passion, et il vous répondra sans hésiter : « Roma ? Maravigliosa ! La zona, la zona ! ». La « Zona ». Si vous préférez, la défense en zone. Révolution dans le calcio. La Roma, osant braver l'ordre établi (au moins depuis Garibaldi !), osant aller a Pencontre d'un conformisme tactique erige en règie formelle, a sacrifié le sacro-saint « catenaccio », l'intouchable marquage individuel, au profit de la défense en zone. Et c'est en abandonnant celle caractérislique principale du football ilalien que la Roma, au lerme d'une saispn éblouissante, a remporté son deuxième «scudetto»...
