Tous les Francais esperent que Saint-Etienne va participer a la fete en leur compagnie. L'adversaire que le sort lui attribue est le champion de Pologne, Ruch Chorzow, une equipe qui n'a pas le talent et l'imagination des monstres sacres mais qui possede toutes les vertus que l'on chante dans les pays de Test europeen : la solidite, le serieux, 1'esprit collectif. Sans oublier qu'elle est la representante d'un football sacre troisieme de la Coupe du Monde precedente. Les Stephanois ne laissent rien dans l'ombre pour preparer leurs deux matches. Garonnaire se rend en Amerique du Sud pour voir jouer 1'equipe polonaise en tournee. Beaucoup regrettent, parmi les supporters de 1'ASSE, 1'absence du capitaine Georges Bereta parti sous le ciel marseillais au mois de decembre precedent et instrument d'une affaire qui a fait beaucoup de bruit. « Bereta etait 1'homme des grandes occasions, disent-ils. Comment a-t-on pu le laisser partir avant les quarts de finale europeens ? » II faut bien dire que Saint-Etienne n'a pas semble se ressentir de ce depart et qu'il a continue a planer sur le football frangais. « Les hommes passent et les equipes demeurent, surtout chez nous oil la politique des jeunes et le travail en profondeur sont pousses au maximum » remarque le nouveau capitaine Jean-Michel Larque. Il est bien place pour dire cela puis-que, blesse au genou, Saint-Etienne a gagne sans lui quatre matches importants. Jean-Michel a fait sa rentree en Coupe de France contre Le Puy et donne son accord pour jouer a Chorzow. On craint un peu cette precipitation, pour lui-meme et pour 1'equipe, mais Herbin balaie 1'objection : « Larque est un professionnel. Il se connait bien et s'il dit qu'il est pret, c'est qu'il Test. »
Quart de finale Aller
5 mars 1975
Stadion Ruchu Chorzów
A Chorzow le 5 mars, 1'ambiance n'est pas particulierement favorable aux Stephanois. Ceux-ci n'ont meme jamais connu a ce degre-la la bruyante hostilite manifestee par 40 000 spectateurs accourus des usines voisines. Le stade lui-meme, plante dans un decor a la Zola n'engendre pas l'optimisme. II faut des nerfs solides pour resister a la formidable pression de 1'equipe adverse, de Parhbidnce, du terrain et du ciel reunis. « Mais a ce jeu-la, comme dit Triantafios, les matches sont par aller et retour. » L'equipe stephanoise bien que prevenue, souffre le martyre pendant la premiere mi-temps et subit totalement la domination de son adversaire. L'enga-gement, la vitesse, 1'agressivite sont polonais sous la direction de 1'interna-tional Maszczyk que Repellini ne par-vient pas a controler au milieu du terrain. On a 1'impression de revivre le match de Split avec une defense stepha-noise aux abois, prise de court, incapable d'assurer une relance satisfaisan-te. Deux buts polonais, acquis a la suite de coups de pied arretes, viennent d'ailleurs ineluctablement sanctionner 1'absence des champions de France. A la 9e minute, Chojnacki recupere un ballon voyageur sur 1'aile gauche et effectue vivement un centre qui prend Curkovic et tous les defenseurs stepha-nois a contre-pied. Maszczyk, seul devant le but vide, marque sans opposition. A la 36e minute, une transversale du stopper Wyrobek surprend une nouvelle fois les defenseurs francais trop avan-ces. Deux rates successifs de Bon et Repellini, et Beninger s'envole pour marquer d'un tir imparable sous la barre. 0-2, ce n'est pas encore tragique mais c'est inquietant. L'equipe stephanoise, heureusement, stabilise la situation et releve la tete. Attaquant en plus grand nombre, elle se cree plusieurs occasions dont 1'une permet a Larque de tirer sur la barre (40e). On pense alors que 1'ASSE a mange son pain noir. Le drame eclate des la reprise du jeu en seconde mi-temps. Le petit Beninger, sur la premiere attaque de Chorzow, s'echappe sur 1'aile droite, penetre dans la surface de reparation et se fait stopper de maniere irreguliere par Farizon. C'est le penalty que Bula transforme en force. On pense alors que les Stephanois sont elimines et on grogne sur leur incapacite a se conduire en rigoristes, comme les joueurs etrangers savent si bien le faire.
Toutes les critiques habituelles sur la naivete, 1'inferiorite physique, remontent a la surface. On oublie que le football est un theatre aux mille actes divers et que la verite du moment n'est pas celle du lendemain. Saint-Etienne reprend peu a peu ses esprits tandis que Triantafilos, le specialiste des causes perdues, poursuit aux avants-postes son travail de sape. Belle et genereuse sante, il glisse le ver dans le fruit polonais. A la 64e minute, il exploi-te de la tete une longue balle aerienne et la place dans la foulee de Larque, place en embuscade : tir sec et but (1-3). Dans le dernier quart d'heure, les Ste-phanois tirent parti de leur plus grande fraicheur physique devant des adversai-res qui ont trop presume de leurs forces au sortir de leur treve d'hiver. A six minutes de la fin, une action remar-quable d'Herve Revelli permet a Triantafilos d'ajuster un coup de canon en diagonale qui fait mouche. 2-3 : que disiez-vous ? France- Soir ecrit: «Saint-Etienne qui tremble et qui bafouille. Saint-Etienne qui plie et qui chancelle. Saint-Etienne qui coule. Ce fut le Saint-Etienne de la premiere mi-temps. Le pire. « Saint-Etienne qui reagit et qui revit. Saint-Etienne qui se redresse et retrouve ses marques. Saint-Etienne conquerant et enfin digne de sa reputation. Ce fut le Saint-Etienne de la deuxieme mi-temps. Le meilleur. « Deux visages de Saint-Etienne en 90 minutes. Deux faces d'une partie debridee, sans Constance, a Pimprevi-sible scenario. Deux poles d'un match paradoxal qui prit plaisir a dementir des verites que tout le monde croyait definitives. Le destin qui brusquement saute a pieds joints d'un camp a 1'autre. Le retournement de situation par excellence. Comme au theatre... » Et L'Equipe conclut: «On dira : Saint-Etienne a encore joue avec le feu. C'est vrai, et c'est regrettable. Mais, si on n'est pas cardiaque, on ne peut que se rejouir de toutes ces batailles perdues qu'on transforme en conquetes. Elles ajoutent a 1'exploit un piment d'heroisme dont on n'a pas fini de feliciter les « Verts ». »
Goals: Maszczyk (9), Benigier (36), Bula (46) - Larqué (64), Triantafilos (84)
Ruch: Piotr Czaja - Konrad Bajger, Jerzy Wyrobek, Marian Ostafiński, Piotr Drzewiecki - Zygmunt Maszczyk, Bronisław Bula, Józef Kopicera (78 Joachim Marx) - Józef Bon, Jan Benigier, Romuald Chojnacki. Trener: Michal Vican
St. Etienne Yvan Curkovic - Alain Merchadier, Christian Lopez, Oswaldo Piazza, Gérard Farison - Jean-Michel Larqué (70' Jacques Santini), Dominique Bathenay, Pierre Repellini (86' Gérard Janvion) - Patrick Revelli, Yves Triantafilos, Hervé Revelli. Trener: Robert Herbin
FR repost lien mort retrouvé
Absolument pas destiné etre copié collé
dans d'autres sites ou chez le crevard chris sur YouTube
C1.1974.1975.Ruch.StEt.twb22.mp4
1.97 Go https://1fichier.com/?sdf601mhnfk2cpgjlmvc
Le match aller à Chorzow c'est vraiment extra et la qualité de l'image est très bonne...quand je pense qu'il y a quelques années, dans une vidéo sur l'épopée des verts on nous disait que les images de ce match avaient totalement
ReplyDeletedisparu de la télévision !!!
Jarobegusi.
ils ont tout aux archives dans des entrepots...
ReplyDeleteDommage par contre qu'il n'ont pas dans les archives avec les commentaires français de l'époque car je crois qu'il avait été télévisé à l'époque........
ReplyDeleteca doit etre un master brut.
ReplyDeleteOui je confirme que ce match avait été télévisé, je m'en souviens parfaitement. Pas comme le match retour de Split au tour précédent.
ReplyDeleteEn revanche le match aller de Split avait lui été télévisé...dans un bourbier avec un grand match de Surjak. Est-ce que tu as pu récupérer ce match TWB22? Je n'ai jamais vu personne le proposer à la vente contrairement à beaucoup d'autres qui sont sortis ces derniers mois.
Jarobegusi.
oui je crois que j'ai. J'aime bien les matchs de l'Asse comme special du mois.
ReplyDeleteJe ne peux être que d'accord avec toi sur ce point...alors merci d'avance. Je suis juste désolé de ne sans doute rien avoir à offrir en échange de tout ce que tu offres gracieusement...
ReplyDeleteJarobegusi.
Le match aller a bien été télévisé il y a des extraits sur le DVD de l'épopée des verts .
ReplyDeleteD'ailleurs TWB22 sais-tu si les 2 demi-finales de 74-75 contre le bayern existent avec les commentaires de l'époque car ces 2 matchs sont vendus avec les commentaires allemands ....
Merci pour tous ces matchs de l'ASSE. C'est vraiment super. Burnout2
ReplyDeletej'ai deja mis les demis contre le bayern. J'ai eu une autre copie en entier je sais plus quelle langue.
ReplyDeletewhere is the pass? I am a new member. Thks
ReplyDeleteMartin send email for pass
ReplyDeleteEnorme ! Merci beaucoup, encore une fois...
ReplyDeletemerci père noël !!!
ReplyDeleteReupload soon on rapidshare
ReplyDeletePassword please.
ReplyDeleteI would like to ask for a reupload both matches.
ReplyDeleteBest regards to all passionate of football!
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ReplyDeleteHello wildbunch,
ReplyDeleteI have downloaded your excellent matches Ruch Chorzow-AS Saint Etienne from Champions Cup 1974/75. Could you give a password for these matches.
I write here, because I'm not familiar with Outlook Express. Please send me these passwords on my email address. I am registered as a follower of your excellent blog.
Thank you very much in advance.
Jan Kowalski