Sunday, May 9, 2021

Championnat de France 1989 1990 Lyon Marseille

21 July 1989 Day One
Stade de Gerland Lyon

Attendance : 24 551 
Referee : Michel Vautrot  


 L'OM vient d'inventer le scénario à la Devos. Jusqu'à quand lui a-t-il fallu attendre pour être sacré champion. Jusqu'à Caen Jusqu'à la 37e journée. L'incontournable s'égare parfois sur des chemins de traverse. Or, ce qui passe aujourd'hui pour la confirmation d'une évidence programmée ressemble à une espèce de hold-up. Vous souvenez-vous du mini-sondage réalisé durant la trêve par «L'Equipe- auprès des entraîneurs, des capitaines et des journalistes, alors qu'après vingt-trois journées, les Girondins comptaient trois points d'avance? Quarante-deux voix pour Bordeaux, quatorze pour l'OM ! 
 Et, sur les seize qui s'étaient prononcés, douze entraîneurs à quatre pour Bordeaux. Quand on rappelle ce souvenir à Gérard Gili, il bondit, rugit et griffe. « Les entraîneurs qui se prêtent à ce petit jeu feraient bien de s'occuper de leurs affaires. Cela fait deux ans que l'on nous promet la seconde place. A leur place, je me poserais des questions. Ceux qui avaient donné Bordeaux feraient bien à l'avenir d'éviter de se prononcer. Ils se sont plantés deux fois. S'ils se plantent une troisième, leurs présidents risquent de penser qu'ils se plantent souvent. Je me sentirais un peu coupable » Agressif et faquin Voilà le nouveau Gili, ou plutôt le vrai Gili, enfin révélé à la face de l'humanité footballistique. Le titre de l'an dernier était celui de Tapie. Celui de cette année est celui de Gérard Gili. Lui n'a jamais pensé après deux journées que l'OM était imbattable,ni après trois qu'il avait la grosse tète parce qu'il avait été battu à Toulouse: «Je n'ai pu compter sur ma véritable équipe qu'à partir du mois d'octobre. Les joueurs sont arrivés en ordre dispersé avec des conditions physiques et des cultures différentes. Il a fallu les insérer dans un cadre de travail, dans une ambiance, » Mozer, Waddle et ses quarante-cinq millions, Francescoli, Amoros, Tigana, Deschamps un peu plus tard. L'OM pouvait-il ne pas être champion? Oui, si l'amalgame ne s'était pas fait. Ce lut la première grande réussite du jeune entraîneur olympien que de le réaliser. La seconde naquit de son pouvoir d'adaptation. Quand en septembre son système de jeu (trois défenseurs, cinq milieux, deux attaquants), fut décortiqué dans la presse et présenté comme une panacée, il décida de s'en débarrasser : « Dès qu'il fut dévoilé, mes confrères trouvèrent la solution pour le contrer. Je l'ai donc remanié, en décidant de jouer avec trois attaquants.» 
 Deux buts de moyenne par match, c'est sympa et rétro : « Le rôle de l'entraîneur, dit-il, est de bien analyser les possibilités individuelles de ses joueurs, de définir le système dans lequel ils sont le plus à l'aise. Il est beaucoup plus facile d'organiser une équipe défensivement, mais c'est aussi moins agréable. » Revenu à une espèce de 4-3-3 des familles, l'OM dévoré par son triple objectif, chuta quatre fois dans la foulée de ses mat-ches européens (à Lille, Bordeaux, Brest et Paris) « parce que, dit Gili, il n'est pas évident de passer d'un contexte euphorisant à une sorte de banalité. » «Pourtant, ajoute-t-il, je n'ai connu qu'un moment de doute. Avant notre match en retard à Sochaux, alors que nous avions quatre points de retard. C'est peut-être ce jour-là que nous avons gagné le titre, autant qu'en battant Bordeaux ou Auxerre. La marque d'une grande équipe est d'être présente aux grands rendez-vous. » Champion pour la seconde année consécutive, l'OM est tout simplement à sa place. « L'an passé nous avions le sentiment de vivre quelque chose d'exceptionnel, affirme Gili. Cette année, nous avons simplement celui d'avoir bien lait notre boulot en assumant notre charge de favori.»  

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