Quand arrive le 22 octobre 1975, il y a déjà deux mois et demi que les Stéphanois guerroyent sur deux fronts, en championnat de France et en Coupe d'Europe. Et ils ont des problèmes : méformes individuelles, blessures, difficultés de l'équipe à retrouver sa cohésion et son rythme. Le feu n'est pas dans la maison mais les faits sont là : cinquième du championnat à sept points de Nice. Si l'on est inquiet pour les Stéphanois, c'est qu'ils doivent affronter les Glasgow Rangers, représentants d'un football écossais qui ne nous va pas telle.-ment bien au teint. Les Verts eux-mêmes, au cours de leur histoire, ont connu quelques revers cuisants : éliminés au premier tour par ces mêmes Rangers en 1957-1958 ( 1-3, 2-1), ils ont également été balayés par le Celtic de Glasgow en 1968-1969 (2-0, 0-4). Ils en gardent, petits et grands, une sainte frousse des buveurs de whisky. Peut-être même diluent-ils un peu du breuvage magique dans les biberons des bébés pour leur donner plus tard la force insolente des géants de la Clyde.Les Stéphanois ont tout de même quelques atouts psychologiques dans leur manche. Demi-finalistes de la Coupe d'Europe précédente, ils ont à l'avance le respect des Rangers. Ensuite, la crinière de feu de Robert Herbin est un signe de bonne fortune : en Ecosse, chaque équipe possède un rouquin porte-bonheur dans son effectif. Enfin, Rocheteau a tapé dans l'œil des espions écossais lesquels en ont fait à l'avance l'ennemi public numéro un.
Aller
22 Octobre 1975
Stade Geoffroy Guichard
22 Octobre 1975
Stade Geoffroy Guichard
Pour le match aller qui se joue à Geoffroy-Guichard, Robert Herbin va enfin aligner son équipe type (hormis Sarramagna opéré) pour la première fois de la saison. Et surtout le milieu de terrain Bathenay-Larqué-Synaeghel dont il a toujours pensé qu'il était le plus complet, le mieux équilibré, la force principale de l'équipe, l'élément moteur sans lequel la formation stéphanoise ne peut atteindre sa pleine mesure. Or, c'est au milieu du terrain que doit se gagner la formidable bataille, les Ecossais ayant décidé d'occuper massivement les lieux avec leurs quatre joueurs McLean, Forsyth, McDonald, Johnstone. Les Rangers ne sont pas venus, en effet, pour jouer à la marelle. Ils ont installé deux libéras dont l'un, le capitaine Greig, devant ses défenseurs, dans la zone d'évolution de Larqué. Et ils pratiquent un marquage individuel impitoyable sur Rocheteau, Hervé et Patrick Revelli.
Rapidement, on s'aperçoit que les Stéphanois sont très motivés, comme s'ils se débarrassaient de leurs chaînes et de leurs phantasmes dès qu'il s'agit de la Coupe d'Europe. Ils se créent trois occasions dans les dix premières minutes, de ces occasions franches et nettes qui sont le fait des hommes forts. Mais leur poigne sur le match est encore de velours. Les Rangers laissent peser la menace d'un contre. Parlane lui, fait peser le poids de son crochet du droit sur l'estomac de Piazza, effondré d'un seul coup dans le gazon.
28394 spectateurs (pour 81 millions d'anciens francs de recette) hurlent leur réprobation. Une odeur de vengeance flotte dans le stade. Le déclic se produit dans les tribunes et sur le terrain. Les Verts, saisis par la frénésie populaire, abattent leur poigne de fer. « Une fureur. Un emportement. Une confiance irrésistible. Et de grands moments de football pur. Ce Saint-Etienne-là prouve que la saison dernière nous n'avons pas rêvé. » (L'Equipé).
Rocheteau a jailli sur la gauche. Il élimine un, puis deux adversaires et il centre au deuxième poteau, par dessus la défense écossaise. Le ballon va retomber à terre lorsque Patrick Revelli, venu en coup de vent, le reprend de plein fouet et le fait passer dans le chas de l'aiguille. Un but superbe qui. vient avant la demi-heure (28e minute) et qui consacre le talent d'un bel attaquant.
Patrick, cadet de la tribu Revelli, n'a pas l'incomparable adresse technique de Hervé. Il « suit toujours la ligne droite tout en changeant parfois de ligne droite ». Sa vivacité, ses dribbles, ses départs ondoyants, ses tirs et son perçant en font, quand il est en forme, un attaquant de classe internationale. Contre les Rangers, il réussit à être le meilleur joueur stéphanois, ce qui n'est pas peu dire. Il touche là les dividendes d'un travail forcené à l'entraînement, alors qu'il était remplaçant en début de saison et ne l'admettait guère. Malheureusement, trois jours plus tard en championnat à Lyon. Patrick Revelli va être « assassiné » par Mihajlovic dans une action scandaleuse. Contre les Rangers, il ne le sait pas encore, et il court comme un lapin.
Alors que le brouillard se glisse entre les quatre tribunes de Geoffroy-Guichard, les Verts courent après le deuxième but qu'ils désirent intensément. Un deuxième but, c'est l'assurance de nuits plus tranquilles, une option sur la qualification, un avantage psychologique et matériel important sur les Rangers avant le match retour. La bataille fait rage car les Rangers usent de tous les artifices pour briser les vagues adverses. Ils le font sans brutalité gratuite mais avec une froide vigueur. On va s'apercevoir pourtant que ces rudes combattants ont les bottes lourdes en fin de match. A vingt minutes de la fin, ils procèdent aux deux remplacements qu'autorisé le règlement : McLean par Young et Parlane (le boxeur) par Henderson.
Le temps passe. Les tirs stéphanois se succèdent comme à la foire du Trône. Tombé à terre, Hervé Revelli a la surprise de constater qu'on lui enfonce solidement la tête dans le gazon. C'est un Ecossais qui passe. La volonté exacerbée des champions de France, leurs actes de bravoure aux quatre coins du terrain vont finir par payer 90 secondes avant la fin. Dominique Bathenay, « le plus hollandais des joueurs français » selon Kovacs, s'en va sur l'aile droite et poursuit son action après un contre favorable. Il s'avance, troue la défense écossaise et de quinze mètres environ déclenche un tir croisé qui fait mouche. 2-0 enfin ! Les Stéphanois peuvent alors se libérer, rire et plaisanter. Piazza se masse le corps en disant : « J'ai des coups partout. » Lopez se moque de lui : « Pourquoi t'es-tu laissé faire ? Tu n'avais qu'à frapper le premier. — J'ai essayé, répond Piazza mais je n'ai jamais réussi. Il était plus rapide que moi. »
Au-delà des plaisanteries, les Stépha-nois rendent hommage aux Ecossais : « Ils sont virils, durs et irréguliers parfois. Mais ils ne sont pas méchants pour deux sous. Tous les tacles sont portés à fond, sans faiblesse, avec la rage de s'imposer, et avec un seul objectif : le ballon. Cela nous change de certains adversaires hexagonaux ! »
France-Football salue le nouvel exploit des Verts qui devrait entraîner tout le football français dans sa foulée : « II a suffi que la compétition européenne présente à nouveau son visage particulier, exaltant et inhumain à la fois, pour que les « Verts » se retrouvent dans leur élément. Cette fameuse « dimension internationale », à la recherche de laquelle tant d'équipes françaises se sont cassé les dents et que nous avons tant de fois analysée à travers, hélas, l'exemple de formations étrangères, voici que Saint-Etienne nous en donne une image évidente. C'est, pour notre football tout entier, une nouvelle dont il ne semble pas mesurer l'importance... On recherche ce qui différencie les bonnes équipes—qui sont légion en Europe — des grandes équipes, capables d'accéder au sommet. C'est d'abord une tension spirituelle, une façon de s'imposer à l'adversaire, de dicter sa loi quoi qu'il arrive. Une bonne équipe se fût contentée d'un mince succès de 1-0 devant les Rangers. Tout dans ce match haletant semblait indiquer que c'était là la marque fatale, inscrite pour ainsi dire dans le ciel. Au fond, 1-0 devant les Ecossais, ça n'était pas si mal, et ça ne fermait pas absolument la porte à une qualification. Les Stéphanois n'ont pas voulu de ce résultat normal. Ils se sont révoltés contre tout ce qui paraissait le rendre irrémédiable. Jusqu'au bout, ils se sont battus, férocement comme d'autres équipes le leur ont montré. Et ils ont marqué, in extremis, ce deuxième but qui peut tout changer. »
Rapidement, on s'aperçoit que les Stéphanois sont très motivés, comme s'ils se débarrassaient de leurs chaînes et de leurs phantasmes dès qu'il s'agit de la Coupe d'Europe. Ils se créent trois occasions dans les dix premières minutes, de ces occasions franches et nettes qui sont le fait des hommes forts. Mais leur poigne sur le match est encore de velours. Les Rangers laissent peser la menace d'un contre. Parlane lui, fait peser le poids de son crochet du droit sur l'estomac de Piazza, effondré d'un seul coup dans le gazon.
28394 spectateurs (pour 81 millions d'anciens francs de recette) hurlent leur réprobation. Une odeur de vengeance flotte dans le stade. Le déclic se produit dans les tribunes et sur le terrain. Les Verts, saisis par la frénésie populaire, abattent leur poigne de fer. « Une fureur. Un emportement. Une confiance irrésistible. Et de grands moments de football pur. Ce Saint-Etienne-là prouve que la saison dernière nous n'avons pas rêvé. » (L'Equipé).
Rocheteau a jailli sur la gauche. Il élimine un, puis deux adversaires et il centre au deuxième poteau, par dessus la défense écossaise. Le ballon va retomber à terre lorsque Patrick Revelli, venu en coup de vent, le reprend de plein fouet et le fait passer dans le chas de l'aiguille. Un but superbe qui. vient avant la demi-heure (28e minute) et qui consacre le talent d'un bel attaquant.
Patrick, cadet de la tribu Revelli, n'a pas l'incomparable adresse technique de Hervé. Il « suit toujours la ligne droite tout en changeant parfois de ligne droite ». Sa vivacité, ses dribbles, ses départs ondoyants, ses tirs et son perçant en font, quand il est en forme, un attaquant de classe internationale. Contre les Rangers, il réussit à être le meilleur joueur stéphanois, ce qui n'est pas peu dire. Il touche là les dividendes d'un travail forcené à l'entraînement, alors qu'il était remplaçant en début de saison et ne l'admettait guère. Malheureusement, trois jours plus tard en championnat à Lyon. Patrick Revelli va être « assassiné » par Mihajlovic dans une action scandaleuse. Contre les Rangers, il ne le sait pas encore, et il court comme un lapin.
Alors que le brouillard se glisse entre les quatre tribunes de Geoffroy-Guichard, les Verts courent après le deuxième but qu'ils désirent intensément. Un deuxième but, c'est l'assurance de nuits plus tranquilles, une option sur la qualification, un avantage psychologique et matériel important sur les Rangers avant le match retour. La bataille fait rage car les Rangers usent de tous les artifices pour briser les vagues adverses. Ils le font sans brutalité gratuite mais avec une froide vigueur. On va s'apercevoir pourtant que ces rudes combattants ont les bottes lourdes en fin de match. A vingt minutes de la fin, ils procèdent aux deux remplacements qu'autorisé le règlement : McLean par Young et Parlane (le boxeur) par Henderson.
Le temps passe. Les tirs stéphanois se succèdent comme à la foire du Trône. Tombé à terre, Hervé Revelli a la surprise de constater qu'on lui enfonce solidement la tête dans le gazon. C'est un Ecossais qui passe. La volonté exacerbée des champions de France, leurs actes de bravoure aux quatre coins du terrain vont finir par payer 90 secondes avant la fin. Dominique Bathenay, « le plus hollandais des joueurs français » selon Kovacs, s'en va sur l'aile droite et poursuit son action après un contre favorable. Il s'avance, troue la défense écossaise et de quinze mètres environ déclenche un tir croisé qui fait mouche. 2-0 enfin ! Les Stéphanois peuvent alors se libérer, rire et plaisanter. Piazza se masse le corps en disant : « J'ai des coups partout. » Lopez se moque de lui : « Pourquoi t'es-tu laissé faire ? Tu n'avais qu'à frapper le premier. — J'ai essayé, répond Piazza mais je n'ai jamais réussi. Il était plus rapide que moi. »
Au-delà des plaisanteries, les Stépha-nois rendent hommage aux Ecossais : « Ils sont virils, durs et irréguliers parfois. Mais ils ne sont pas méchants pour deux sous. Tous les tacles sont portés à fond, sans faiblesse, avec la rage de s'imposer, et avec un seul objectif : le ballon. Cela nous change de certains adversaires hexagonaux ! »
France-Football salue le nouvel exploit des Verts qui devrait entraîner tout le football français dans sa foulée : « II a suffi que la compétition européenne présente à nouveau son visage particulier, exaltant et inhumain à la fois, pour que les « Verts » se retrouvent dans leur élément. Cette fameuse « dimension internationale », à la recherche de laquelle tant d'équipes françaises se sont cassé les dents et que nous avons tant de fois analysée à travers, hélas, l'exemple de formations étrangères, voici que Saint-Etienne nous en donne une image évidente. C'est, pour notre football tout entier, une nouvelle dont il ne semble pas mesurer l'importance... On recherche ce qui différencie les bonnes équipes—qui sont légion en Europe — des grandes équipes, capables d'accéder au sommet. C'est d'abord une tension spirituelle, une façon de s'imposer à l'adversaire, de dicter sa loi quoi qu'il arrive. Une bonne équipe se fût contentée d'un mince succès de 1-0 devant les Rangers. Tout dans ce match haletant semblait indiquer que c'était là la marque fatale, inscrite pour ainsi dire dans le ciel. Au fond, 1-0 devant les Ecossais, ça n'était pas si mal, et ça ne fermait pas absolument la porte à une qualification. Les Stéphanois n'ont pas voulu de ce résultat normal. Ils se sont révoltés contre tout ce qui paraissait le rendre irrémédiable. Jusqu'au bout, ils se sont battus, férocement comme d'autres équipes le leur ont montré. Et ils ont marqué, in extremis, ce deuxième but qui peut tout changer. »
Ch.Lg.1975.1976.StEt.Rang.Thewildbunch22.mkv
07/02/2021
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5 Novembre 1975
Ibrox Park Glasgow
5 Novembre 1975
Ibrox Park Glasgow
Malgré les deux buts d'avance, ce n'est pas l'optimisme béat ou délirant chez les Stéphanois avant le match retour. Patrick Revelli, qui connaissait une forme étincelante, a le genou plâtré après « la séance de Rollerball » à Lyon. Son frère Hervé ne s'est pratiquement pas entraîné durant les dix derniers jours en raison d'une cheville douloureuse. Et Jock Wallace, manager des Rangers, a promis une ambiance infernale aux Français. « Pendant les trente premières minutes, ils regretteront d'être nés. Nous leur préparons une bataille aérienne comme ils n'en ont jamais vue. » D'ailleurs, L'Equipe pronostique à la « une » de son journal de présentation : « Saint-Etienne brave l'enfer. »
Comme la plupart des stades britanniques, Ibrox Park a la chaleur des vieilles planches patinées par le temps. Des générations de supporters aux bonnets bleus ont défilé là, brûlant de la même passion exacerbée pour leurs Rangers, écrasant les visiteurs de leur force, de leur morgue et de leurs terribles chants moqueurs. Un ancien joueur du Celtic, le célèbre arrière Tommy Gemmel eut pendant dix ans sa chanson attitrée. Son livreur de lait, un supporter des Rangers, la lui chantait chaque matin en déposant deux bouteilles sur le perron de sa maison. Jusqu'au jour où, excédé, Gemmel lui fit boire de force la moitié de sa cargaison.
A Ibrox, 'comme à Parkhead fief du Celtic, la tempête souffle de la première à la dernière minute. Il faut, pour lui résister, serrer les coudes, faire face et rendre coup pour coup. A défaut d'impressionner l'adversaire, il faut au moins acquérir son respect. Et face à ces têtes brûlées et cousues de cicatrices, ce n'est pas facile. Robert Herbin a beaucoup pensé à ce match retour. Il a même fait venir de Glasgow des ballons écossais (plus durs, plus résistants) que ses joueurs ont assimilé à l'entraînement. Et il a pris trois options fondamentales : jouer à terre le plus souvent possible, envahir en masse le camp écossais à chaque opportunité, étouffer Johnstone et Colin Stein, les deux moteurs des Rangers, par un marquage individuel impitoyable.
Ainsi préparés, les champions de France vont étonner Glasgow. Dès la première minute, on les voit mettre dans le débat une concentration surprenante, une agressivité raisonnable et beaucoup de clarté dans leurs offensives. Ils étalent ainsi d'entrée leur maturité et leur esprit de conquête, leur jeune avant-centre Schaer manquant d'un souffle la concrétisation d'un premier but. Schaer, c'est le dernier poussin de la couvée stéphanoise. Un poussin avec du poil aux pattes puisqu'il va avoir 23 ans et qu'à cet âge-là, en général à Saint-Etienne, on est déjà international A. Schaer. bénéficiant de blessures diverses, vient déjouer trois matches en équipe professionnelle et de démontrer ses qualités. Glasgow est sa récompense et son tremplin. Quand on lui a dit que les Ecossais étaient durs, il a répondu : « Tant mieux, j'aime ça. » De la bonne graine ! Les Champions de France jouent un match parfait, mariant intelligemment le sérieux et le panache, reléguant les Rangers au rang de comparses, leur posant d'énormes problèmes qu'ils ne savent résoudre. A la mi-temps, atteinte sur le score de 0-0, on se prend à regretter que les Stéphanois n'aient pas, plus encore, poussé leurs actions et dynamité la citadelle. Voilà comment, tout d'un coup, l'ambition vient aux Français !
Au bout d'une heure de ce jeu où ils sont les souris et Saint-Etienne le chat, les Rangers ont l'œil noir et la semelle qui s'électrise. Il ne faudrait pas grand-chose pour qu'ils se laissent aller à quelque fâcheuse extrémité. C'est le moment que choisit Dominique Rocheteau pour frapper, avec la cruauté du jeune loup. Dans un angle impossible qui défie la logique (63e minute), il expédie le gardien Kennedy au 36e sous-sol : but de puncheur et de solitaire. Sans doute pour démontrer que son registre est complet, et qu'il est bien la « superstar » que le football français attend, Rocheteau mène, neuf minutes plus tard, une offensive de grand style à donner en exemple aux enfants des écoles. A l'issue d'une course de cinquante mètres, il attire Kennedy à lui et offre devant la cage, à Hervé Revelli, la balle du second but. Dans Ibrox Park étonné et admiratif, la messe est dite. « Ils n'ont pas eu besoin d'héroïsme, écrit France-Soir. Ils se sont qualifiés simplement, avec leurs armes. A la stéphanoise, comme l'avait demandé Herbin. Ce qui, il y a encore un an, tenait du miracle, est devenu aujourd'hui tout naturel : Saint-Etienne possède la dimension européenne. On ne peut plus en douter. »
Comme la plupart des stades britanniques, Ibrox Park a la chaleur des vieilles planches patinées par le temps. Des générations de supporters aux bonnets bleus ont défilé là, brûlant de la même passion exacerbée pour leurs Rangers, écrasant les visiteurs de leur force, de leur morgue et de leurs terribles chants moqueurs. Un ancien joueur du Celtic, le célèbre arrière Tommy Gemmel eut pendant dix ans sa chanson attitrée. Son livreur de lait, un supporter des Rangers, la lui chantait chaque matin en déposant deux bouteilles sur le perron de sa maison. Jusqu'au jour où, excédé, Gemmel lui fit boire de force la moitié de sa cargaison.
A Ibrox, 'comme à Parkhead fief du Celtic, la tempête souffle de la première à la dernière minute. Il faut, pour lui résister, serrer les coudes, faire face et rendre coup pour coup. A défaut d'impressionner l'adversaire, il faut au moins acquérir son respect. Et face à ces têtes brûlées et cousues de cicatrices, ce n'est pas facile. Robert Herbin a beaucoup pensé à ce match retour. Il a même fait venir de Glasgow des ballons écossais (plus durs, plus résistants) que ses joueurs ont assimilé à l'entraînement. Et il a pris trois options fondamentales : jouer à terre le plus souvent possible, envahir en masse le camp écossais à chaque opportunité, étouffer Johnstone et Colin Stein, les deux moteurs des Rangers, par un marquage individuel impitoyable.
Ainsi préparés, les champions de France vont étonner Glasgow. Dès la première minute, on les voit mettre dans le débat une concentration surprenante, une agressivité raisonnable et beaucoup de clarté dans leurs offensives. Ils étalent ainsi d'entrée leur maturité et leur esprit de conquête, leur jeune avant-centre Schaer manquant d'un souffle la concrétisation d'un premier but. Schaer, c'est le dernier poussin de la couvée stéphanoise. Un poussin avec du poil aux pattes puisqu'il va avoir 23 ans et qu'à cet âge-là, en général à Saint-Etienne, on est déjà international A. Schaer. bénéficiant de blessures diverses, vient déjouer trois matches en équipe professionnelle et de démontrer ses qualités. Glasgow est sa récompense et son tremplin. Quand on lui a dit que les Ecossais étaient durs, il a répondu : « Tant mieux, j'aime ça. » De la bonne graine ! Les Champions de France jouent un match parfait, mariant intelligemment le sérieux et le panache, reléguant les Rangers au rang de comparses, leur posant d'énormes problèmes qu'ils ne savent résoudre. A la mi-temps, atteinte sur le score de 0-0, on se prend à regretter que les Stéphanois n'aient pas, plus encore, poussé leurs actions et dynamité la citadelle. Voilà comment, tout d'un coup, l'ambition vient aux Français !
Au bout d'une heure de ce jeu où ils sont les souris et Saint-Etienne le chat, les Rangers ont l'œil noir et la semelle qui s'électrise. Il ne faudrait pas grand-chose pour qu'ils se laissent aller à quelque fâcheuse extrémité. C'est le moment que choisit Dominique Rocheteau pour frapper, avec la cruauté du jeune loup. Dans un angle impossible qui défie la logique (63e minute), il expédie le gardien Kennedy au 36e sous-sol : but de puncheur et de solitaire. Sans doute pour démontrer que son registre est complet, et qu'il est bien la « superstar » que le football français attend, Rocheteau mène, neuf minutes plus tard, une offensive de grand style à donner en exemple aux enfants des écoles. A l'issue d'une course de cinquante mètres, il attire Kennedy à lui et offre devant la cage, à Hervé Revelli, la balle du second but. Dans Ibrox Park étonné et admiratif, la messe est dite. « Ils n'ont pas eu besoin d'héroïsme, écrit France-Soir. Ils se sont qualifiés simplement, avec leurs armes. A la stéphanoise, comme l'avait demandé Herbin. Ce qui, il y a encore un an, tenait du miracle, est devenu aujourd'hui tout naturel : Saint-Etienne possède la dimension européenne. On ne peut plus en douter. »
« Cette fois, le football français fait partie du jeu de l'Europe, surenchérit France-Football. Il y dit son mot, tout comme un autre. Et dans cette liste des huit grands européens, que nous avons quatre mois pour réciter en tous sens, entre un nom français, et pour la seconde saison consécutive : Saint-Etienne... Mieux que cela, cette présence n'est pas fortuite, accidentelle, inespérée. Elle est, de l'avis général, normale, logique, attendue, méritée. Saint-Etienne a, par son succès de Glasgow, achevé de convaincre et l'Europe et la France. »
Albert Batteux, auquel le football français doit ses heures les plus glorieuses, donne lui aussi le label de qualité au succès stéphanois : « A Glasgow, Saint-Etienne aurait pu gagner avec courage, avec héroïsme. Ses joueurs auraient pu réussir en allant à la limite de leurs forces. Ils auraient pu vaincre en se dépensant de façon surhumaine. C'aurait été déjà admirable. Ce qui l'est plus, pourtant, c'est que cette équipe n'eut pas besoin de recourir à tout cela pour réussir son match exceptionnel. Elle a gagné normalement, fatalement parce qu'elle était meilleure partout, ayant décidé de n'être inférieure en rien... Une maîtrise du ballon, une technique du jeu qui prit des allures de leçon donnée par des Français là où, depuis longtemps, ils avaient l'habitude de la recevoir. Une technique et une intelligence merveilleusement illustrées par ces footballeurs de race que fut toujours Larqué et que sont devenus les Synaeghel, Bathenay et autre Farizon. Mais le tout parfaitement symbolisé par un Rocheteau dont l'apparition fracassante sur la scène de notre football montre le chemin à suivre... »
Saint-Etienne, Moenchengladbach, Real Madrid, Bayern sont donc en quarts de finale. Ils vont y retrouver P.S.V. Eindhoven, bourreau de Ruch Chorzow (3-1, 4-0) ; Hajduk Split, vainqueur du Racing-White de Bruxelles (4-0, 3-2) ; Benfica inquiété par Ujpest (5-2, 1-3) ; et le terrible Dynamo Kiev (3-0, 2-0 sur Akranes) que personne ne tient à rencontrer.
Dans le même temps, on verse en France quelques larmes sur le sort du R.C. Lens éliminé de la Coupe des Vainqueurs de Coupe par le F.C. La Haye (2-3, 1-3). Les « sang et or » semblaient bien armés après le match aller mais, sur leurs terres, leurs limites défensives du moment, leur inexpérience, l'absence de leur chef d'attaque Arghirudis ont été trop lourdes. Saint-Etienne reste seul en lice. Heureusement, il a les épaules larges.
Albert Batteux, auquel le football français doit ses heures les plus glorieuses, donne lui aussi le label de qualité au succès stéphanois : « A Glasgow, Saint-Etienne aurait pu gagner avec courage, avec héroïsme. Ses joueurs auraient pu réussir en allant à la limite de leurs forces. Ils auraient pu vaincre en se dépensant de façon surhumaine. C'aurait été déjà admirable. Ce qui l'est plus, pourtant, c'est que cette équipe n'eut pas besoin de recourir à tout cela pour réussir son match exceptionnel. Elle a gagné normalement, fatalement parce qu'elle était meilleure partout, ayant décidé de n'être inférieure en rien... Une maîtrise du ballon, une technique du jeu qui prit des allures de leçon donnée par des Français là où, depuis longtemps, ils avaient l'habitude de la recevoir. Une technique et une intelligence merveilleusement illustrées par ces footballeurs de race que fut toujours Larqué et que sont devenus les Synaeghel, Bathenay et autre Farizon. Mais le tout parfaitement symbolisé par un Rocheteau dont l'apparition fracassante sur la scène de notre football montre le chemin à suivre... »
Saint-Etienne, Moenchengladbach, Real Madrid, Bayern sont donc en quarts de finale. Ils vont y retrouver P.S.V. Eindhoven, bourreau de Ruch Chorzow (3-1, 4-0) ; Hajduk Split, vainqueur du Racing-White de Bruxelles (4-0, 3-2) ; Benfica inquiété par Ujpest (5-2, 1-3) ; et le terrible Dynamo Kiev (3-0, 2-0 sur Akranes) que personne ne tient à rencontrer.
Dans le même temps, on verse en France quelques larmes sur le sort du R.C. Lens éliminé de la Coupe des Vainqueurs de Coupe par le F.C. La Haye (2-3, 1-3). Les « sang et or » semblaient bien armés après le match aller mais, sur leurs terres, leurs limites défensives du moment, leur inexpérience, l'absence de leur chef d'attaque Arghirudis ont été trop lourdes. Saint-Etienne reste seul en lice. Heureusement, il a les épaules larges.
https://uptobox.com/v8dz8hwt5wmb
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hello the wildbunch,please pass;
ReplyDeletetakisaek : Registration?
ReplyDeleteps register first
hi, how can I register me'
ReplyDeletehi,
ReplyDeletejust registered as "gabylorik75"
I'm waiting for pass regards
Hola ya estoy en el registro cual es el siguiente paso un saludo y gracias
ReplyDeletecortesemente vorrei essere registrato
ReplyDeleteBonsoir Twb22,
ReplyDeleteJe veux juste te dire un grand merci pour ce super cadeau de 3 matchs de saint etienne...c'est tout simplement exceptionnel.
jarobegusi
ReplyDeleteThank you for your wonderful site and all the hard work you put into it. It's truly fantastic. Registered as "Mr Mdhm" and would love to be able to see this one. Best regards from California.
ReplyDeleteJe viens de m'inscrire. J'ai reçu la confirmation par Feed Burner. Comment est-ce que je fais pour accéder au password des membres maintenant?
ReplyDeleteMerci d'avance.
L Garnier
Ca y est! je viens de m'inscrire! Pourrais-je avoir le mot de passe magique qui me permettrait d'accéder à la crème de la crème de ce site en tout point merveilleux!!
ReplyDeleteI sent passes to all the registration mail i got (through friend connect).
ReplyDeleteEverybody got it?
If not send me an email with your nickname.
ReplyDeleteOh, my goodness! I have just visited the website (I've been travelling) and seen that you have two AMAZING posts with matches of Saint-Étienne, one of my favorite teams...
ReplyDeleteHow could I get the password for both the Rangers leg and the Manchester one? I have been following your site for a while and I'm registered as a user. If I don't receive the password, how can I get it?
Wow, man, that's amazing. Cheers! Et à très bientôt, j'espere!
Bonjour,
ReplyDeleteje viens de m'inscrire à l'instant, et j'attends avec la plus grande impatience le sésame pour ouvrir ces matches historiques.
Encore merci pour toutes ces merveilles.
to Pablo Aro Geraldes :
ReplyDeletei can't reach you through friend connect for the pass.
Password please.
ReplyDeletezizilinho : Registration?
ReplyDeleteMOE registrado.. por favor contraseña.GRACIAS
ReplyDeletejust registered. Could you send me the password, please? thank you so much
ReplyDeleteDavid Ruiz : done through friend connect
ReplyDeleteMoe? whats your registration nickname?
Pablo Aro Geraldes : still can't reach you
all : send me EMAIL if not received
This comment has been removed by a blog administrator.
ReplyDeletepsuxakias Hello
ReplyDeletei can't do it for you and NEVER PUT YOUR PASSES ON INTERNET!!!!!!! DAngerous!!!!!
You rock TheWildBunch22!
ReplyDeleteFrom my heart, MANY thanks for the gems you uploaded here. So many hard to find matches! You made my father's day (and mine also!). Once again THANK YOU :-)
I didnt gave any paswd, just my login name.
ReplyDeleteTell me the procedure plz for the paswd.
on the right side find the stuff : register so just follow the instruction, very easy (find member case)
ReplyDeleteOk my friend just did it.
ReplyDeleteMy user id is Psuxakias, plz send the paswd.
ReplyDeleteThank you very much.
salut TWB22
ReplyDeletepourrais tu me transmettre le mot de passe pour les matches de l'asse contre les rangers ainsi que man utd
je suis inscrit sous le nom de gaby romeyer
merci d'avance
Romeyer : fait envoyé (par friend connect) . Si tu l'as pas recu envoie moi un email
ReplyDeleteSalut Twb22
ReplyDeletePourrais tu me transmettre le mot de passe pour les matches de l'asse contre les rangers ainsi que man utd
je suis inscrit sous le nom de burnout2
merci d'avance
burnout2 : il n'y a aucun burnout dans la liste tu as du faire une mauvaise manip. Regarde.
ReplyDeletePsuxakias : Done
ReplyDeletebonjour,pardon je ne suis pas inscrit sous le nom de burnout2 mais avec oswaldo peux me transmettre le mot de passe pour les matches des rangers et de mancheter united merci .
ReplyDeleteecoute il n'y rien non plus regarde la liste des membres et dis moi precisemment
ReplyDeletebonjour, je viens de m'inscrire sous le nom de burnout2. peux tu me faire passer le mot de passe pour les matches des rangers et de manchester united. merci d'avance.
ReplyDeleteBurnout : ok envoyé par friend connect
ReplyDeleteHola por favor la contraseña.Gracias
ReplyDeletebonjour,peux tu m'envoyer le mot de passe pour les matches des rangers et de manchester par email s'il te plait' je n'arrive pas à le trouver sur friend connect merci encore.
ReplyDeleteMoe : ok pass sent (friend connect)
ReplyDeleteAnnonce : next special game will be that month a Barcelona rarity. Soon with the Barcelona serie.
ReplyDeleterebonjour je suis désolé de te déranger une nouvelle fois mais je suis perdu,je suis nul en informatique.Peux tu m'envoyer le mot de passe pour les matches des rangers et de manchester par email? s'il teplait MERCI BEAUCOUP
ReplyDeletebon ben je me suis inscrit, mais ça va être long d'attendre le mot de passe maintenant.
ReplyDeleteEst ce que quelqu'un se rappelle si ce match a été diffusé à l'époque ?
je me rappelle que contre Manchester, je l'avais écouté à la radio car il n'était pas diffusé !
merci pour vos réponses.
Dernier Anonymous : pas si long si tu me dis ton nom d'inscription.
ReplyDeleteBurnout2 : ca y est fait
ReplyDeleteDernier Anonymous : pas si long si tu me dis ton nom d'inscription.
ReplyDeleteEst ce qu'il s'agit de moi ?
salut, un pass s'il te plait Twb22, merci !!
ReplyDeleteSi c'est philippe c'est envoyé
ReplyDeletec'est philippe
ReplyDeletetoujours rien reçu , est ce que j'ai loupé quelque chose ? help !!
yes ça y est, j'ai reçu le pass!
ReplyDeleteBig merci Twb22
Les Verts magnifiques! Merci!
ReplyDeletebonjour
ReplyDeletecomment fait on pour s'inscrire ?
merci
bonjour,
ReplyDeletecomment avoir le MP
merci
bonjour
ReplyDeletecomment avoir le MP svp
merci
Pour s'inscrire voir l'encadré membres à droite.
ReplyDeletebonjour,
ReplyDeletequel est le MP pour ces grands matchs des verts ?
Merci d'avance.
bonjour,
ReplyDeletequel est le mot de passe SVP ?
merci beaucoup pour ces grands matchs des verts.
ReplyDeleteUn plaisir immense de revoir ces grands moments de l'épopée des verts.On en redemande....
merci encore
manramrui please send pass
ReplyDeletemanramrui : Done (Friend cOnnect)
ReplyDeleteHi, may I have the pass? Already registered.
ReplyDelete...but wonder how to post comments from my account. Anyway, my nick - graaf_x
ReplyDeleteGraaf : done by friend connect
ReplyDeleteHi! I'm accent2002. Please send me password. Thanks!
ReplyDeleteAccent : done (friendconnect)
ReplyDeleteAccent it's me! Thank you!
ReplyDeleteDoes anyone else have a problem with downloading first half of the second leg?
ReplyDeleteI'm registered.My name is chernov and I want to downlad the games but I need pass
ReplyDeletechernov : done by friendconnect
ReplyDeletedecime como tengo que registrarme, no hablo ingles. Enviame una contraseña. Mi nick es pipocuervo
ReplyDeleteNo hablo espanol Claudio : use register member o right.
ReplyDeleteUn grand merci à vous pour le partage de tous ces grands matches.
ReplyDeleteMerci de me faire connaître le mot de passe pour ces matehces entre les Verts et les Rangers (NB : mon nom d'enregistrement est : jllcc)
jlcc : envoyé par friendconnect
ReplyDeleteBonjour,
ReplyDeleteUn grand merci pour ce match !!
Pourrais tu me transmettre le mot de passe stp?
Merci
gui017
gui017 : nom de membre? (à droite)
ReplyDeleteguy017 : ok envoyé par friendconnect
ReplyDeleteHello, I think I am registered. How can I get the password, please?
ReplyDeleteLet me also congratulate you for this wonderful football collection.
Merci.
bizkorra : where?
ReplyDeleteI think I got it right now. I am pretty useless with all this stuff.
ReplyDeleteI hope now it works.
bizkorra send me an email I CAN'T JOIN FOLLOWERS.
ReplyDeleteBonjour, je suis inscrit sur votre blog, pouvez vous m'envoyer le mot de passe pour St Etienne-Glasgow 1975-76 ?
ReplyDeletePS: y a t-il un mot de passe pour chaque match réservé au membre ou c'est le même ? Sinon, un grand bravo a vos effort pour mettre a dispo ces matchs, c'est du travail, c'est tous a votre honneur, BRAVO !
macpple64 ok envoyé par friendconnect
ReplyDeleteFabuleux ! Merci pour le partage...mais comment doit-on procéder pour obtenir un mot de passe ?
ReplyDeleteBravo encore !!!
Im a new register, what is the pass??
ReplyDeleteI'll reupload that one
ReplyDeleteJ'ai le mot de passe membre mais il ne marche pas sur le match aller par contre aucun problème pour le retour.
ReplyDeleteWѕzystko ludzіe, których poznałeś
ReplyDelete– litеralnie wszyscy – nie pojaωilі się tu przypаdkοwo.
Pгzуszli, by Cіеbie сzegоś nauczyć.
Z foгmułki wуbieгаmy sobiе luԁzi, których mаmy sрotkać ρrzed naroԁzinamі.
Jednak dzisіаj zаgłębie
się w 1, specyfiсzny rodzaј pοznania,
miаnοwicie: Βliѕkośсi Inkаrnaсyjneј.
Рoԁеjrzewam, że kаżԁу mа ω otoczeniu οsobę, jaκą znаliśmy ω pоprzeԁnісh wcielenіach… Gԁy to odczuć?
Fеel free to ѕurf to my hоmepаge
http://kommbo.com.br/kommbo/kommbo-2008a-marketing-de-guerrilha-ariel-gajardo/